Carnet de bord - Kéné, reflet d'un voyage au Burkina
Ci-dessous est retranscrit tel quel le journal de bord écrit lors d'un voyage au Burkina Faso à fin 1995. C'est un groupe de jeunes (à l'époque) accompagné de deux animateurs de la Maison de Quartier de Saint-Jean, qui avait construit un projet d'échange culturel avec le village de Kotoura, situé dans le nord-ouest du Burkina Faso, entre Bobo-Dioulasso et la frontière malienne.
Projet Musique/Photo
But: lutter contre la xénophobie
Objectifs:\
- Aller sur place, à Kotoura, pour apprendre à construire des instruments de musique, et en jouer. A notre retour, transmettre à un groupe d'enfants et/ou adolescents notre pratique.
- Vivre la vie quotidienne des villageois, afin de nous ouvrir à une culture différente et de mieux comprendre les rouages de la vie communautaire d'un village
- Dès notre retour, dans le but de partager notre expérience et nos regards sur un “petit coin du Burkina”, nous mettrons sur pied une expo-photo itinérante.
- Participer à un projet global qui consiste en une collaboration entre la Maison de Quartier de St-Jean et l'AFraSKo (cf dossier ci-joint).
Ce projet implique la participation active de 10 jeunes entre 14 et 20 ans, en priorité habitants du quartier de St-Jean. Le groupe sera accompagné par deux délégués de la MQ, garants du projet global.
Le voyage se déroulera du 19 déc 95 au 10 janvier 96. Il permettra également l'acheminement de matériel scolaire et/ou médical selon les demandes précises transmises par le Conseil des Sages de Kotoura, via l'AFraSKo.
Budget:
Dépenses:
10 aller/retours (environ 1075.- par pers.) 10750.- frs
Visas (25.- frs par visa; 9 pers.) 225.- frs
Vaccins (100.- frs par pers.; 9 pers.) 900.- frs
Hébergement + nourriture (20 jours x 10 pers. x 12.- frs/jours) 2400.- frs
Location d'un minibus (117.- frs x 19 jours) 2223.- frs
Essence 300.- frs
Musique:
Initiation à la musique africaine (avant le départ et sur place) 860.- frs
Matériel de construction pour djembés et balafons 1000.- frs
Enregistreur et cassettes audio 600.- frs
Expo-photo:
30 films (6.- frs x 30) 180.- frs
Développements (25.- frs x 30) 750.- frs
Agrandissements (40.- frs x 20) 800.- frs
Cadres (35.- frs x 20) 700.- frs
Publicité et vernissage 500.- frs
Divers et imprévus (pharmacie de groupe, frais d'envoi, etc) 312.- frs
TOTAL envisagé
Recettes:
- 8275.- frs par les participants
- 3225.- frs par le groupe (barbapapas, tombola, marché Noël, bouteille de vin, loto, repas anti-brouillards, T-shirt, etc…)
- 11000.- frs par diverses ressources (Fonds Jeunesse, Kodak, Banques, Pro Helvétia, etc…)
22500.- frs TOTAL envisagé
19 décembre 1995
Départ à 3h20 de la MQ (Maison de Quartier de St.-Jean) pour Lyon Satolas. C'est Philippe, un copain d'Anne-Do, qui nous y conduit. On arrive vers 5h. On attend que les bureaux de Sabena ouvrent…
6h., voilà, ils ouvrent. 5 minutes plus tard, un télex arrive. Sabena Bruxelles fait grève aujourd'hui. Notre vol pour Bruxelles est annulé. Le gars de Sabena se démène pour trouver des vols de remplacements. Le vol Bruxelles - Ouaga est confirmé. Il nous reste qu'à aller à Bruxelles.
Une première solution est trouvée. Un vol d'Air Inter pour Lille, puis transfert par car sur Bruxelles. Le vol se remplit très vite. Le vol Genève - Bruxelles est lui aussi confirmé. Nous prenons le car Lyon-Satolas - Cointrin de 7h50. Il part pour finir à 8h. L'avion de Genève a déjà été retardé d'une 1/2 heure. Pour finir nous sommes parti à env. 11h. à la place de 9h20 comme était prévu le vol. J'ai faim et à cause de la grève, il n'y a rien à manger comme il se devait sur ce vol, mais nous avons quand même pû boire quelque chose.
La vue de l'avion est géniale, au décollage, on traverse différentes couches de brouillard pour finir au soleil au dessus d'une superbe mer de brouillard.
On voit les alpes françaises et le Jura. Le voyage dure env. 1h. Nous sommes réellement parti vers 11h20. En vol, nous avons croisé un autre avion. Les sensations d'accélérations et de décollages sont géniales. Ouf, après avoir repris nos bagages et re-checké, l'avion part à 15h00 en direction de Cotonou puis Ouaga. Arrivée prévu à Ouaga à 22h30. On est dans un A310-200 alors que tout à l'heure on était dans un 737-200… L'A310 est grand, il a un écran vidéo. Evidemment, on était les derniers à embarquer et on a dû attendre que nos bagages soient chargés.
D'ailleurs, étant donné que les bagagistes étaient en grève, on a dû amener nos bagages jusqu'à l'avion. Youpie, on aura à manger, et chaud par dessus ça.
J'ai faim!! ← ça c'est Gaby, et pas Patrick
A 20h45 (suisse!!), on amorce la descente vers Cotonou. A partir de maintenant, heure africaine (heure suisse -1) Bref, il est 19h45… On est arrivé à l'heure prévue, c-à-d. 20h. après 6 h. de voyage. On repartira dans 1h. pour Ouagadougou. Pour finir on repart à 21h30 et c'est le bordel… au niveau des places. On arrive vers 22h30. Heureusement, Fanta, la soeur de Tiemoko est là avec des gens de l'AFRASKO. On passe la douane assez vite grâce à Fanta. On charge tous dans des voitures et on va à l'Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et des Sports pour dormir. Anne-Do va acheter un poulet Rominger d'après Tiemoko, c-à-d. un poulet cycliste, c-à-d. un poulet qui a beaucoup pédalé, en bref il est un peu dur, mais excellent. Enfin on peux dormir.
20 décembre 1995
Le lendemain, 20 décembre, on se lève vers 9h. alors qu'on s'était couché à 1h. du mat. On se prépare et vers 10h. on va prendre le petit-déjeuner. On commande le déjeuner pour env. 13h. Il fait très chaud. l'AFRASKO nous a fourni un super mini-bus avec un chauffeur, c'est preque un car. On essaye de faire du change, mais la banque vient de fermer. Après palabre, Anne-Do réussi à faire du change. En attendant, plein de jeunes essaient de nous vendre plein de choses. On donne l'adresse de la MQ à des jeunes qui veulent faire de la correspondance. J'ai pris une adresse d'un lycée de Ouaga. On aurait pas dû donner l'adresse de la MQ, m'enfin tant pis.
Ensuite, on est allé au marché. Nous étions des stars, nous avions une suite présidentielle derrière nous, essayant de nous vendre tout et n'importe quoi, on aurait même eu de quoi fumer pendant une année… On a acheté des “Tapettes” pour tout le monde. A peine le bus s'arrête à un endroit, que plein de petits vendeurs viennent. Enfin, on arrive pour manger, c'est preque 14h.
Après un bon repas, on va faire une sieste. Vers 18h., on se prépare pour une réception avec l'AFRASKO et l'ARKO de Ouaga. Normalement, on viens nous chercher entre 19h. et 19h30, mais c'est vers 20h. que le bus arrive. Nous allons faire quelques achats dans un supermarché car la réception n'est pas encore prête.
Enfin, nous arrivons. L'accueil est digne d'un président. J'avais à mon côté un des 107 député. Il a aussi été 5x ministre. Ils ont tout prévu, Coca, Fanta, bière, ??? lavée avec de l'eau spéciale. Ils sont géniaux. Ensuite, nous avons droits à des discours. Le secrétaire général de l'AFRASKO, Dramane Konate, commence le premier. Ensuite, le député prend la parole. Qu'est-ce qu'il en dit des choses. Enfin, c'est à Anne-Do de parler. Ah mais Patrick a eu la mauvaise idée de l'ouvrir, Anne-Do lui passe la parole. Il se débrouille pas mal, mais n'a pas trop d'idées. Anne-Do reprend puis Astrid explique rapidement son stage. Enfin, nous offrons du Toblerone et du gâteau aux noix des Grisons à nos hôtes. Il se fait tard. Mao, le frère de Tiemoko essaye discrètement de dire à Anne-Do que nous devons demander la route pour partir. Le doyen, en l’occurrence le député, nous la donne puis nous partons à l'Institut pour dormir. Il est quand même minuit et demain nous allons à Bobo.
21 décembre 1995
Il est 7h25 et tout le monde se lève. On prépare nos bagages et chargeons le bus. Vers 9h., nous allons déjeuner. Vers 10h., nous passons “vite” chez Sabena pour confirmer nos vols de retour et faire du change à la banque. Léo a mal au ventre, mais ça ira… Enfin, nous allons faire le plein et prenons la route direction Bobo-Dioulasso. On s'arrête pour payer la taxe routière, et voilà que les magnifiques paysage d'Afrique s'ouvrent à nous.
Michel, notre “guide”, membre de l'AFRASKO, travail à ONATEL, les télécoms Burkinabe. Il me montre les relais radio-TV tout au long de la route. Vers 15h30, nous arrivons à l'entrée de Bobo. Des gens de l'AFRASKO nous attendaient depuis 1h. Ils nous conduisent dans une paroisse ou nous y resterons jusqu'à samedi. Nous prenons une douche et nous installons.
Vers 17h., on nous emmène d'abord prendre “l'apèro”: poulet, soda, etc. Ensuite, on nous emmène dans la famille de Michel. Là tous les ressortissants de Kotoura à Bobo nous attendent. Une immense fête en notre honneur: danse et musique africaine. Des fêtes comme ça, il y en a lors de mariages ou de baptêmes. Après avoir salué tout le monde, et il y en avait du monde, on repart pour la paroisse ou nous attend un repas: spaghetti et poulet.
22 décembre 1995
Le lendemain, on déjeune et écrit les cartes postales. Vers 11h30, on part en ville, au marché. C'est génial, une ville dans la ville. On trouve tout ce que l'on veut. Après 1h30, on regagne le bus. On va voir la gare en attendant que la banque ouvre. Il y avait beaucoup de monde à la banque, on a attendu 1h. Ensuite, on rentre au CAS (Centre Abel Sanon). A 19h, on mange le repas (haricots, poulet). Dans le quartier des musiciens, il parait qu'il y a des joueurs de djembés. Toute l'équipe s'est décidée à y aller. On part en marchant, en attendant qu'un taxi passe. Après avoir traversé les rails, un taxi arrive, on l'arrête. Après les explications données au chauffeur, on monte dedans. On est en route, le taxi “contient” 9 personnes (dont le chauffeur et un autre client). On arrive enfin, on paie 200 CFA/pers. et on attend le reste de l'équipe. Enfin on se dirige vers la maison ou se trouve la musique. Ils sortent les instruments. On apprend par Tiemoko qu'il faut payer 500 CFA; première surprise. On ramène le prix à 400 et ça commence. Grosse déception d'une partie du groupe, on décide de partir. On se retrouve devant un bistro, mais on ne peut pas rentrer, il y a une fête (mariage, baptême??). On repart, on se décide à rentrer au CAS. On s'arrête devant un autre bistro. Devant l'indécision générale, Astrid et moi décidons de prendre un taxi. Les autres finiront par aller dans une boîte de nuit ou une disco.
23 décembre 1995
Aujourd'hui, nous partons pour Kotoura, il risque d'y avoir du monde avec nous. On prend le pt. déjeuner et préparons nos bagages. Anne-Do part faire le ravitaillement avec quelques personnes. Cécile et Gaby sont un peu malades. On a attendu jusqu'à 12h45 que le bus revienne des courses. On le charge et on repart. On passe chercher les panneaux de Kotoura que nous avions fait chez un serrurier qui les avait montés sur des pieds. Ensuite, on passe chercher Mamadou, le rebel. C'est 14h45 quand enfin on part pour de bon. La piste n'est pas encore bitumée, et les travaux sont en cours avec, à chaque fois, une déviation. Lors d'une de ces déviation, le bus s'est ensablé. Tout les hommes sont sortis pour pousser. On fait un halte à Horodara (?), le chef-lieu de la région. On quitte la piste pour s'engouffrer dans un petit chemin en direction de Kotoura. Nous sommes accueillis par une escorte à mobylette puis par des guerriers de Kotoura qui tirent des coups de feu pour nous souhaiter la bienvenue. On arrive vers le centre du village, ou tout le village nous attend. Nous sommes à nouveau digne d'une visite présidentielle. Nous saluons d'abord les sages puis nous installons. Il y a un orchestre. La musique s'arrête et les messages de bienvenue nous sont dits. On nous (Anne-Do) offre 2 poulets vivants: un pour la bienvenue, et l'autre pour l'amitié. Anne-Do offre celui de l'amitié au village pour sceller cette amitié. Nous avons goûté l'eau de bienvenue puis serré la main à je ne sais combien de personnes. Enfin, nous nous dirigeons vers notre logement. Nous nous installons et nous nous douchons. Les gens du village nous attendaient depuis 12h. Après le repas, nous allons nous coucher.
24 décembre 1995
Debout à 6h45. A 7h30, normalement, nous allons être reçu par le conseil des sages. Il est 8h. lorsque nous nous rendons à la place du village. Nous saluons tous les vieux. Mamadou explique à un vieux la raison de notre visite. Il passe le message à un autre de bouche à oreille et ainsi de suite. On offre la coca. Ils nous souhaitent la bienvenue et nous faisons quelques photos de tout le monde. Nous re-saluons tout le monde et allons visiter les bâtiments publiques de Kotoura. Tout d'abord le dispensaire puis la maternité. Ensuite, nous allons à l'école ou nous visitons chaque classe. Il y a 178 élèves répartis en 4 classes. Une des classe a été rajoutée en dehors du bâtiment sous une sorte de hangar. La plus grande classe a 65 élèves. En dernière année, il n'y a qu'une fille. Nous visitons ensuite les maisons des 4 instituteurs. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons encore à la pharmacie. Elle a été étatisée et a maintenant relativement beaucoup de médicaments. Vers 11h., nous avons pu aider un peu les femmes qui nous préparent à manger. Nous avons puisé de l'eau au puit, nous avons trié les tomates. Léo et Patrick ont essayé de piller le mil. Nous avons vu comment se faisait le beurre de karité (pour la peau).
Nous avons mangé, puis une sieste. A 16h., une partie du groupe est allé planter les panneaux de Kotoura avec des villageois. De retour, on attends le repas. Ensuite, nous allons à la place du village ou se tient la nuit des balafons des jeunes. A minuit, tout s'arrête, sauf la veillée de Noël de la mission protestante, ce qui n'est pas géniale. Tout le groupe se retrouve en réunion. Les filles sont trop ordonnées à la cuisine. Les choses seront mises au point demain. On va se coucher.
25 décembre 1995
C'est super, aujourd'hui, je me suis levé à 9h15. Vers 10h., nous allons dans une famille de musiciens. Ils nous apprendront les bases du balafon et du Barah (?). A 12h30, on va quand même rentrer pour manger. Après un bon repas, nous passons le temps. Les chasseurs sont partis ce matin dans la brousse pour une journée initiatique. A leur retour, ils passent devant la maison pour nous saluer. Nous avons eu droit à toute une cérémonie. Ensuite, Patrick, Cécile, Pascale et moi sommes allés au marché. Il n'y avait plus beaucoup de marchands, mais Pascale a quand même acheté des cigarettes et du thé. Nous avons eu notre premier entrainement de foot. Nous avons eu notre repas, puis discuté avec les “intellectuels” du village (AFRASKO).
Ensuite il y a eu du balafon sur la place du marché. Gabriel, Pascale et Cécile ont eu l'occasion de montrer ce qu'ils avaient appris ce matin. On va se coucher vers minuit.
26 décembre 1995
Ce matin, je me suis levé à 9h15. A 9h30, une partie du groupe jouait déjà du balafon. Vers 10h., nos initiateurs arrivaient. On continue à progresser jusqu'à env. 13h. Anne-Do et Astrid sont allées à Koloko voir Sally, la sage-femme, et le préfet. Ensuite, nous avons mangé. Au menu, des pâtes à la tomate. Après, Gabriel, Cécile et Pascale ont continués à jouer alors que Patrick et moi avons appris à utiliser l'appareil photo de Pascale.
Anne-Do avait cassé un banc du marché hier soir. Tout le monde (sauf Astrid) va réparer ce dommage. Ensuite, nous allons au terrain de sport de l'école pour notre deuxième entrainement. De retour du foot, nous avons le repas. Le soir, nous allons à la place du conseil des sages. Les femmes jouent une sorte de maracas et il y a un djembé. Nous (Loyse, Gabriel et moi) ne restons pas très tard. Nous regardons les étoiles un moment puis nous allons nous coucher.
27 décembre 1995
Ce matin, debout à 8h15, je déjeune peu. Vers 9h., nous allons à la place du conseil des sages. A cette occasion, nous pouvons poser toutes les questions relatives au village, à son histoire (cf Anne-Do pour les questions/réponses). Nous avons appris que Kotoura signifie marigot touffu (marigot = marais ou cours d'eau). Par la suite, nous allons faire une grande promenade à travers champs et vers le marigot. De retour, nous dînons. Nous faisons une petite sieste, un peu de balafon puis une visite de fileuse de coton et meuleuse de mil. Entrainement de foot, repas, douche, puis Anne-Do et Gabriel vont voir le guérisseur pour leurs petites blessures.
Après, nous sommes allés voir le balafon des vieux. Je l'ai trouvé plus musical que celui des jeunes. Il est tard lorsque nous rentrons (23h30). Nous allons nous coucher.
28 décembre 1995
Aujourd'hui, on se lève à 8h30 car à 9h., nous avons une rencontre avec tous les groupements (associations) du village. Enfin, on dîne. Pendant l'après-midi, nous mettons sur pied le programme de la soirée suisse (ce soir). A 16h., nous avons la rencontre officielle de foot entre Kotoura et St.-Jean. Mené 3-0 à la mi-temps, St.-Jean remonte à 3-2 à la fin du match. Tout le monde va se doucher, et dîner.
Il est 9h. lorsque notre soirée commence. Dur dur au départ, les gens (quelques centaines) commencent à s'amuser vers le milieu du spectacle. Il est tard lors-qu’enfin nous allons nous coucher.
29 décembre 1995
Aujourd'hui, il y a deux choses: le marché à Kangala et l'initiation d'une fille du village à la vie d'adulte. Malheureusement, seules les femmes sont admises à l'initiation. Nous (les mecs), nous déjeunons tranquillement. Vers 10h., une partie du groupe prend le chemin de Kangala à pied, une autre y va en bus. Ce marché est plus grand que celui de Kotoura, mais quand même plus petit que celui de Bobo ou Ouaga. Il est 14h30 lorsque nous rentrons à Kotoura. A 15h., nous dînons, puis faisons passer le temps. Gabriel et Léo font des cacahuètes grillées. Nous dînons puis vers 20h30, nous allons à la danse des forgerons, puis au balafon des femmes. On va se coucher vers 23h.
30 décembre 1995
Je me lève à 7h15, j'ai envie d'écrire quelques questions à poser à l'AFRASKO. Vers 9h, la séance commence. On discute de l'éducation. On fait une pause à 12h. pour reprendre à 15h30 par la santé. Une petite pause de 5 minutes et on continue avec le volet culture-sport puis l'agriculture. Nous avons fini par l'eau et l'environnement, et le reboisement vers 18h10. On attends le repas puis on a soirée libre. Je vais me coucher assez tôt pendant que certain jouent au jass.
31 décembre 1995
Je me lève vers 9h., rien n'est prévu aujourd'hui. On fait passer le temps. Nous sommes allés voir un forgeron faire des outils, puis nous avons mangé. L'après-midi, nous avons continué quelques occupations diverses et les 3 filles sont allées à Koloko. Après le repas du soir, nous sommes allés passer le réveillon à l'école. En effet, le directeur de l'école a organisé une soirée moderne. Il y avait de la musique, à manger et à boire (coca, fanta, pastis, …)
1er janvier 1996
Vers 2h30 du matin, nous sommes allés voir une autre soirée de réveillon, celui des balafonistes. Nous ne sommes pas restés longtemps, car nous étions fatigués, et nous sommes allés nous coucher.
En me réveillant vers 6h25, j'entend encore de la musique. Le jour commençant à se lever, je décide d'aller voir. C'était bien les balafonistes, ils n'avaient pas arrêtés de toute la nuit. A 6h35, une patrouille de chasseur arrive. Tout s'arrête et des discussions commencent. Une calebasse de dolo (bière de petit mil locale) est servie aux chasseurs. 5 minutes après, la musique reprend. Mais 10 minutes plus tard, rebelote. La musique s'arrête à nouveau puis reprend. Je décide d'aller voir le lever du soleil.
On ne déjeune pas, mais en passant au marché, on s'achète quelque trucs à manger. J'ai acheté 2 tabourets au marché et un chez le forgeron du village. On dîne vers 13h30, puis vers 16h., nous allons à la cérémonie d’au-revoir. Au cours de cette cérémonie, nous offrons nos cadeaux au village et réciproquement. Tout les groupes de musique sont présents. Nous offrons le repas à la population et nous retirons pour dîner avec les “notables” du village “chez nous”. Les balafons des vieux viennent nous souhaiter la bonne route, ils resteront jusqu'à ce qu'ils soient fatigués. Nous préparons nos bagages car le départ est prévu à 8h. demain.
2 janvier 1996
Debout vers 7h30 pour finir de préparer nos bagages. On est prêts à 8h30 et tout le village est venu nous dire au-revoir. Les chasseurs tirent des coups de semonces. Nous passons par Koloko puis Sindou. Là, nous allons faire une visite de 2 heures dans les pics de Sindou. 50 km plus loin, on s'arrête à Banfora pour manger. Ensuite, on va aux cascades de Karfiguera. Un vrai paradis. La nuit est tombée lorsqu'on arrive à Bobo. Nous allons nous installer au CAS, comme à l'aller. Une fois installé, nous allons chez Pahlé. il y a le nouvel an des enfants. Nous soupons chez lui. Anne-Do et moi rentrons vers 0h.
3 janvier 1996
On est debout à 7h30 pour aller déjeuner. Nous attendons que le car parte pour aller chez Pahlé chercher le djembé. Normalement, le départ était prévu à 8h. On part vers 10h30. On charge les djembés dans le car pour Ouaga. Nous allons rendre visite au vieux de Tiemoko. Je me sens mal et vomis. Je resterai chez Pahlé toute l'après-midi pour me reposer, pendant que le reste de l'équipe part à mobylette pour visiter le troupeau de Pahlé vers la route de Banfora. Ils rentrent vers 16h. Une partie de l'équipe va faire des courses alors que nous rentrons au CAS. C'est Astrid qui a la clé. Nous devons l'attendre jusqu'à env. 18h. Nous allons nous doucher, puis dîner et enfin je vais dormir.
4 janvier 1996
Je me lève à la même heure que hier pour déjeuner. On prend notre temps. Vers 9h30, on va au marché. On rentre vers 12h30 et on pic-nique. L'après-midi, on fait une sieste, puis une partie de l'équipe va au marché pendant qu'Anne-Do et moi tentons de faire de la compta. Gabriel a passé toute la journée chez Mariam pour se faire faire des tresses. Après le repas, je ne fais pas tard pour aller me coucher.
5 janvier 1996
Décidément, on se relève à 7h30 pour déjeuner. Vers 8h15, on part en direction du centre-ville. On passe la journée au marché puis vers 15h., nous allons manger un poulet à l'ail au Colsa. Nous allons réserver des voitures de location pour le retour sur Ouaga, le voyage se fera finalement lundi à la place de mardi. J'ai fait faire mes pantalons et Anne-Do a repris de l'argent à la banque. A peine rentré au CAS (18h30), on dîne. Je prend une douche et ne tarde de nouveau pas trop.
6 janvier 1996
Déjeuner à 7h50, avec Anne-Do, Gabriel et Astrid, nous allons acheter le pic-nique de midi et louer des mobylettes. On rejoint le reste de l'équipe chez Pahlé. Nous allons à l'endroit ou se trouve le troupeau de Pahlé en direction de Banfora, à mobylette. Il y en a 6 et nous sommes 12, c'est parfait. Arrivés là-bas, après une petite pause, la préparation du repas (poulet, igname, …) commence vers 13h. Anne-Do, Loyse et moi allons chercher Abou sur la grande route. Il vient de Banfora, ou il travaille. Vers 15h., nous commençons à dîner. On se repose, puis vers 16h30, on rentre. On doit rendre les mobylettes à 17h30. Pendant que les autres restent en ville, je rentre. A 19h., on soupe, puis je prends une douche. Je vais me coucher vers les 22h.
7 janvier 1996
Je me lève vers 9h. Après le déjeuner, on va au marché. J'achète du bissap, vais boire un verre puis rentre au CAS. Je me repose en écoutant de la musique. A 16h., Soungalo doit venir nous chercher pour boire un verre d'au-revoir. Vers 19h., on est de retour au CAS pour souper. Nous avons préparé du pain à l'ail, et passé la soirée avec Mamadou et Pahlé autour du feu. On est au lit à 23h30.
8 janvier 1996
Je me lève à 7h30, finit de préparer mon sac et vais déjeuner. A 9h., les voitures arrivent. 9h30, tout est prêt et part pour Ouaga. La location des voitures s'est révélée une monstre arnaque, mais on arrive à Ouaga vers 15h. Anne-Do et Pascale vont chercher le reste du matériel chez Michel et Lassina. A 18h., on commence à se rendre chez la marraine de l'AFRASKO, à cyclomoteur. Vers 19h15, tout le monde est là. La maison est luxueuse, nous avons du poulet au menu. Par la suite, nous allons nous coucher à l'INJEPS.
9 janvier 1996
Aujourd'hui, on se lève assez tard. Nous passons une bonne partie de la journée à préparer les bagages. Vers 13h., nous faisons connaissance avec un groupe de musiciens. Cécile et moi passons l'après-midi à s'initier au djembé pendant que les autres vont au marché. A 20h, Drissa, le frère de Soungalo, vient nous chercher pour l'aéroport. Les autres viendront en taxi vers 21h. On fait la queue pour le check-in. Les douaniers fouillent tous les sacs, on dit au-revoir à tout le monde et on attend l'enregistrement. On a trop de poids de bagages, mais on arrive à s'arranger. On passe les contrôles et enfin on est dans l'avion. Il décollera à 23h45, soit 30 minutes de retard.
10 janvier 1996
Le vol se passe sans problèmes et on arrive vers 5h. (Afrique) à Bruxelles. Une heure plus tard, on embarquait pour l'avion de Lyon. On est parti à 7h40 (Europe) pour arriver à 9h. Sur 31 bagages, il en manquait 1, celui de Pascale. Après la douane, Tobias nous attendait, mais pas Miki. Elle n'était pas au rendez-vous, elle ne s'est pas réveillée. Pascale va faire sa déclaration de perte puis Miki arrive en trombe. On charge et départ pour Genève, ou, après une petite halte, nous arrivons à 12h30. Chacun reprend ses bagages puis se sépare.
